Réagissant au communiqué de François Hollande faisant savoir qu'il « appartenait au gouvernement israélien de prendre toutes les mesures pour protéger sa population », un « vieux routier du Quai d'Orsay » fait part de son incompréhension à Claude Angeli, du Canard enchaîné : « personne n'ignore les fortes sympathies du Président et de Manuel Valls à l'égard d'Israël. Mais de là à accorder un chèque en blanc à Netanyahou et à engager ainsi la France, il y a tout de même une marge. »
L'appareil diplomatique français semble lui-même « colonisé » par d'influents pro-israéliens, à l'image de Jacques Audibert (patron de la cellule diplomatique de l'Elysée), Emmanuel Bonne (conseiller pour l'Afrique du nord et le Moyen-Orient) et Gérard Araud (ambassadeur à Washington et ex-représentant de la France à l'Organisation des Nations unies). « Ni de droite ni de gauche, admiratifs des Etats-Unis, partisans des interventions militaires et de l’OTAN, obsédés par la "guerre contre le terrorisme" et contre l’islam, grands admirateurs d’Israël, ils s’incrustent au cœur de l’appareil d’Etat et garantissent la continuité de la diplomatie française, quel que soit le parti au pouvoir », observe Alain Gresh.
On peut aussi évoquer le cas du ministre des Affaires étrangères Laurent Fabius, VRP va-t-en-guerre d'Israël. Si bien qu'un « vieux socialiste » en conclut ironiquement que « l'entourage élyséen de François Hollande n'a rien fait pour calmer ses emballements pro-Netanyahou, bien au contraire ». Le directeur du renseignement à la DGSE François Sénémaud a même récemment dû demander à ses troupes d'éviter de rédiger des notes susceptibles de contredire les analyses de la cellule diplomatique de François Hollande ; ce qui montre bien l'aveuglement idéologique qui règne en haut lieu, et promet de belles bourdes à l'avenir.